La galénique en phytothérapie vétérinaire

Prises, dosages et précautions d’emploi

Les dosages proposés dans les fiches sont des dosages moyens. Ils ne s’entendent que pour les plantes dont aucune ne possède de toxicité connue aux doses usuelles. Il est inutile d’augmenter les dosages ou le nombre de prises, l’efficacité étant observée surtout dans la régularité.

Animal gestant

Chez l’animal gestant, l’utilisation des plantes médicinales est restreinte, certaines pouvant provoquer des malformations ou un avortement. Certaines plantes contre-indiquées durant la gestation sont employées peu avant le terme pour faciliter la délivrance (alchémille, sauge).

Animal allaitant

Par précaution, seules les plantes pouvant être données aux jeunes animaux sont utilisées pour les femelles allaitantes.

Risque allergique, intolérance

Certaines plantes ne présentant aucune toxicité peuvent cependant provoquer des réactions allergiques ou de photosensibilisation chez certains sujets.

La famille des apiaceae présente, elle un autre risque : la photosensibilisation. Certains composés de la plante sensibilisent tellement la peau au soleil qu’il apparaît des brûlures à la moindre exposition. Cette intolérance est surtout observée chez les animaux ayant une peau pâle et sur les peaux mouillées.

Le millepertuis, ingéré ou appliqué sur la peau provoque des brûlures importantes, en particulier sur les sujets à peau pâle et sur les zones sans pelage.

Les préparations

Matérielphytosite2

Les préparations proposées peuvent être réalisées avec un matériel simple et peu coûteux. Les matériaux utilisés doivent être le plus neutre possible pour ne pas interagir avec les préparations : verre, inox de bonne qualité, plastique de qualité alimentaire.

Le bois, le cuivre, l’aluminium ou le fer ne sont pas employés. Réservez vos ustensiles à la préparation des remèdes et ne les employez pas pour la cuisine.

Pour une meilleure conservation le matériel est nettoyé avant usage à l’eau et au produit vaisselle puis essuyé avec un papier imbibé d’alcool à 90°.

Mesure et pesée

La précision des mesures et des pesées est un facteur important pour la réussite des préparations. Le matériel employé doit être dix fois plus précis que la valeur à mesurer, sans quoi l’erreur de mesure est très importante. Par exemple, pour mesurer un gramme, une balance doit être précise au dixième de gramme.

Les volumes importants sont mesurés avec un verre gradué. Pour les plus petits on emploiera une éprouvette graduée ou un compte-goutte (disponible en pharmacie ou en magasin spécialisé).

Voici les volumes moyens pour les différents ustensiles de cuisine :

  • Cuillère à café 5 ml
  • Cuillère à dessert 10 ml
  • Cuillère à soupe 15 ml
  • Verre à vin 70 ml
  • Verre à eau 150 ml

Les plantes sèches et coupées peuvent aussi être mesurées approximativement

  • Feuilles, tiges, fleurs
    • Cuillère à café 1,5 à 2,5 g
    • Cuillère à soupe 3 à 5 g
  • Racines, graines
    • Cuillère à café 3 à 5 g
    • Cuillère à soupe 6 à 10 g

Pour les poids, il faut prévoir une balance de cuisine pour les grosses quantités et une balance Roberval ou un pèse-lettre pour les plus petites.

Etiquetage

Les préparations qui ne sont pas consommées dans la journée sont étiquetées comme suit :

Dénomination

Indispensable pour connaître l’utilisation de la préparation.

Composition

La composition permet de déduire les propriétés mais aussi les limites d’usage. Les excipients apparaissent aussi pour éviter une réaction allergique.

Remarque : apparaissent ici les limites d’usage et les précautions d’emploi.

Date de fabrication

Il n’est pas possible de mettre une date de péremption sur une préparation car beaucoup de facteurs entrent en jeu : pureté des matières premières, qualité du travail, soin du stockage. C’est la date de fabrication qui sert de repère (voir durée de conservation de chaque préparation).

Crème cicatrisante
Alcoolature de plantain (fleur), huile calendula (fleur), cire d’abeille, teinture de benjoin
15/08/2015

L’étiquette doit être collée solidement, sur le pot ou le flacon et non sur les capuchons qui peuvent être intervertis.

Stockage et conservation

Voici les principaux facteurs de dégradation des préparations et les solutions à apporter :

  • la lumière : stockage dans des flaconnages opaques ou en verre coloré,
  • la chaleur : stockage au frais et à l’abri des rayons solaires, éventuellement au réfrigérateur,
  •  l’oxygène de l’air : flacons remplis jusqu’en haut et bien bouchés,
  •  les contaminations bactériennes : travaillez dans un espace propre, nettoyez soigneusement votre matériel. Lavez-vous les mains avant de prendre de la crème dans un pot.

Il existe aussi des conservateurs naturels selon le type de préparation : alcoolature de romarin ou huile de germe de blé contre l’oxydation, huiles essentielles contre les bactéries et les moisissures, teinture de benjoin comme stabilisateur des crèmes…

La propreté des matières premières et le soin du travail influencent beaucoup la conservation des préparations.

Les préparations simples

Les préparations simples consistent à placer les plantes, fraîches ou sèches, selon le cas, au contact d’un solvant. Ce solvant permet d’extraire les principes actifs des cellules de la plante et de les rendre utilisables. Le mode de préparation est choisi en fonction de l’utilisation recherchée, de la nature des principes actifs de la plante et de la durée de conservation souhaitée.

Ingestion

Les plantes peuvent être directement ingérées, seules ou mélangées aux aliments. C’est le cas pour les plantes fraîches, séchées ou réduites en poudre. Certains mélanges peu appétents sont mélangés à de l’orge et du sel ou des graines de fenouil.

Pour reminéraliser ou fortifier les animaux affaiblis :

  • Poudre de prêle
  • Poudre d’ortie
  • Levure de bière

En mélange, une cuillère à soupe pour 50kg de poids

Suc frais de plante

Il s’agit de la préparation la plus simple à réaliser. Elle consiste à extraire le suc de la plante mécaniquement pour l’utiliser extemporanément.

  • Placer les plantes dans un mortier
  • Ecraser au mortier pour extraire le jus
  • Ajouter éventuellement un peu d’eau si nécessaire
  • Filtrer
  • Couler dans un flacon
  • Placer au réfrigérateur
  • Congeler ou utiliser dans les 24h.

Pour apaiser une dermatose quelle qu’en soit l’origine aappliquer le suc de plantain et laisser sécher.

L’infusion

Pour vos préparations à base d’eau choisissez une eau peu minéralisée et non calcaire, surtout si vous voulez conserver votre infusion sur la journée. Attention aussi aux nitrates et autres polluants présents dans l’eau.

L’infusion est la préparation la plus simple à réaliser.

Elle est très efficace pour peu que les plantes soient correctement choisies et préparées.

Elle s’emploie pour les parties non coriaces de la plante : les fleurs, les sommités et les feuilles.

  • Froisser les plantes
  • Placer-les dans une théière ou un bol
  • Verser de l’eau frémissante
  • Couvrir et laisser reposer pendant 10 minutes
  • Filtrer

Boire dans la journée (à placer dans le réfrigérateur dans ce cas)

La décoction

Pour les parties plus coriaces comme les racines ou les écorces, l’infusion ne suffit pas pour extraire les principes actifs. La décoction, où les plantes sont maintenues dans l’eau bouillante pendant quelques minutes, permet de briser les cellules de la plante et de libérer les principes actifs.

  • Passer les plantes au mortier
  • Placer dans une casserole remplie d’eau froide
  • Porter le tout à ébullition pendant 5 minutes au maximum
  • Couvrir et laisser reposer pendant 10 minutes
  • Filtrer

Boire dans la journée (à placer dans le réfrigérateur dans ce cas)

Macération

Certaines plantes ne supportent pas la chaleur ou possèdent des principes actifs très solubles dans l’eau. Les plantes sont alors simplement laissées en contact avec l’eau froide pendant 8 heures, au frigo.

Cataplasme

Il s’agit d’une forme utilisée pour appliquer localement les plantes dont les principes actifs diffusent lentement au travers de la peau.

Les cataplasmes sont surtout employés pour les blessures, les dermatoses les hématomes, les douleurs mais parfois aussi pour agir sur un organe en particulier : foie, intestin…

Un cataplasme peut aussi se préparer en imbibant un linge avec une infusion, une décoction ou une macération

  • Placer les plantes fraîches ou sèches dans le mortier
  • Ajouter petit à petit de l’eau chaude en travaillant au pilon de manière à obtenir une pâte
  • Placer la pâte tiède dans un linge ou une compresse et maintenir en place avec une bande

Garder deux à trois heures en place

Macération huileuse

Certaines plantes possèdent des principes actifs essentiellement solubles dans les graisses ou dans l’alcool de haut degré. En raison des problèmes de qualité et de risques sanitaires sur les graisses d’origine animale, seules les graisses d’origine végétale sont utilisées ici.

Les plantes sont placées fraîches ou sèches en contact direct avec l’huile. Si les plantes sont trop riches en eau, un séchage partiel ou l’exposition au soleil pendant quelques heures est préférable pour une meilleure conservation de la préparation.

Le choix de l’huile est très important, celle-ci doit être biologique, si possible de première pression à froid et vierge, c'est-à-dire peu acide. Celle-ci doit aussi ne pas avoir subi de rectification pour conserver toutes ses vertus.

En fonction de l’action souhaitée on choisira une huile plus ou moins fluide, qui pénètre donc plus ou moins profondément.

Les huiles végétales possèdent parfois certaines propriétés médicinales et on en tiendra compte pour nos préparations. Les préparations huileuses sont fragiles.

Elles sont stockées au frais dans des flacons bien fermés. Si l’huile rancit, la préparation peut se troubler, changer d’odeur mais surtout devenir irritante.

Le plus pratique est d’avoir une petite bouteille pour l’utilisation courante et une plus grande, correctement stockée, qui n’est ouverte que pour remplir la première.

Pour améliorer la conservation vous pouvez ajouter quelques millilitres d’une huile protectrice, comme le jojoba ou le germe de blé, et 15 gouttes d’huile essentielle de lavande pour 100 ml d’huile.

Les plantes sont placées en contact avec l’huile dans un récipient en verre, bouteille ou bocal. Le bocal permet de sortir plus facilement les plantes par la suite.

Le tout est placé dans un endroit chaud (20-40°c) et à l’ombre. Seul le millepertuis se prépare au soleil (voir fiche).

  • Placer les plantes dans un bocal ou une bouteille sans tasser
  • Verser de l’huile jusqu’en haut
  • Fermer hermétiquement et laisser trois semaines
  • Placer les plantes dans une chaussette ou un linge
  • Essorer le tout puis filtrer sur filtre papier
  • Placer dans des bouteilles opaques et remplies jusqu’en haut
  • Etiqueter

Une huile macérée se conserve un an dans de bonnes conditions.

Digestion

Lorsque le temps manque pour faire macérer les plantes ou que les parties utilisées sont trop coriaces, on pratique une digestion. Les plantes sont placées dans une huile ou dans une graisse supportant la cuisson : graisse de coco, huile d’olive, de pépins de raisins…Cela est normalement indiqué sur les emballages des produits.

  • Faire chauffer l’huile ou la graisse à 40-50°c dans une casserole émaillée
  • Placer les plantes en veillant à ce qu’elles baignent entièrement
  • Laisser pendant 2 à 4 heures en surveillant la température
  • Laisser tiédir
  • Placer les plantes dans une chaussette ou un linge
  • Essorer le tout puis filtrer sur papier
  • Placer dans des bouteilles opaques (ou des pots pour les graisses) et remplies jusqu’en haut
  • Etiqueter

Dans le cas d’une digestion dans la graisse, le filtrage doit être rapide pour éviter que celle-ci ne fige pendant l’opération.

Alcoolature ou teinture mère

Cette préparation est idéale pour extraire la majorité des principes actifs de la plante et permettre une bonne conservation de son activité. L’alcoolature est aussi appelée teinture mère par les homéopathes, car elle est la solution de base pour les remèdes homéopathiques. Une alcoolature d’arnica diluée 100 fois et dynamisée devient arnica 1 CH ; si l’opération est répétée la solution devient arnica 2 CH et ainsi de suite.

La quantité de plantes à placer dans le solvant est calculée en fonction de sa proportion d’eau.

Une partie de la récolte est pesée et passée au four jusqu’à dessèchement complet et repesée.

La proportion dans l’alcoolature doit être de 1/10 de matière sèche pour 5/10 d’alcool et 4/10 d’eau (en poids). Elle est de 1/20 pour une teinture mère homéopathique.

Si 100g de racine de pissenlit passée au four donne 50g de matière sèche., pour faire un litre d’alcoolature il faut :

  •  200g de racine (pour 100g de matière sèche
  •  500g d’alcool à 90°
  • 300 ml d’eau (400 dont les 100 contenus dans la plante)

Ce protocole permet de standardiser partiellement les alcoolatures. En pratique cependant il est rare de pouvoir sacrifier une partie de la récolte pour ce calcul…

En plaçant les plantes coupées et sans tasser dans la bouteille le résultat est satisfaisant, la solution se saturant en principes actifs.

Pour une bonne extraction le solvant doit être entre 40 et 60° alcoolique. Généralement on mélange une part d’eau et une d’alcool à 90°.

La présence d’alcool a deux avantages. Cela permet d’extraire les principes actifs peu ou pas solubles dans l’eau. Un degré alcoolique suffisant améliore aussi la conservation de la préparation finale.

  • Placer les plantes dans un bocal ou une bouteille sans tasser
  • Verser le mélange eau-alcool jusqu’en haut
  • Fermer hermétiquement et laisser deux semaines
  • Agiter vigoureusement et laisser deux nouvelles semaines
  • Placer les plantes dans une chaussette ou un linge
  • Essorer le tout puis filtrer sur filtre papier
  • Placer dans des bouteilles opaques et remplies jusqu’en haut
  • Etiqueter

Durée moyenne de conservation : de 2 à 5 ans

Macérat glyceriné

Ce mélange est adapté à l’extraction des principes actifs contenus dans les bourgeons et les jeunes pousses. Cette partie de la phytothérapie s’appelle la gemmothérapie. Elle permet d’obtenir des produits très actifs avec parfois des propriétés différentes de la plante elle-même.

  • Placer les bourgeons dans un bocal ou une bouteille sans tasser
  • Verser un mélange 1/3 eau, 1/3 alcool à 90°, 1/3 glycérine jusqu’à remplir le bocal
  • Fermer hermétiquement et laisser deux semaines
  • Agiter vigoureusement et laisser deux nouvelles semaines
  • Filtrer sur filtre papier
  • Placer dans des bouteilles opaques et remplies jusqu’en haut
  • Etiqueter

Durée moyenne de conservation : de 2 à 5 ans

Les préparations composées

Les préparations composées font intervenir des excipients, c’est à dire des éléments peu ou pas actifs mais qui facilitent la fabrication, la prise ou la conservation des préparations.

Pommade

Une pommade est une préparation à appliquer sur la peau ou les muqueuses. Elle est composée d’huile et /ou de graisse. Elle protège la peau en formant un film et agit surtout en surface.

  • Mettre la cire d’abeille dans un bol en verre
  • Placer au bain-marie et faire chauffer jusqu’à 50° maximum jusqu’à fonte complète
  • Sortir de l’eau
  • Ajouter progressivement l’huile et les graisses en remuant constamment jusqu’à formation de la pommade
  • Placer dans un pot
  • Etiqueter

Durée moyenne de conservation : 1 an

Signes de dégradation : changement de couleur, de texture, odeur rance

Note : la qualité de la cire d’abeille conditionne la texture et l’onctuosité de votre pommade ou de votre crème. La cire qui recouvre les opercules est la plus fine mais la cire des rayons peut convenir. Attention à la provenance de la cire qui concentre les produits chimiques employés sur la ruche.

Crème

Le principe de la crème consiste à mélanger une phase aqueuse (infusion, alcoolature) avec une phase huileuse (huile macérée, graisse) au moyen d’un émulsifiant. Pour cela on peut utiliser la cire d’abeille ou d’autres cires naturelles.

  • Mettre la cire d’abeille, les huiles ou les graisses (phase huileuse) dans un bol en verre
  • Placer au bain-marie et faire chauffer jusqu’à 50° maximum jusqu’à fonte complète
  • Placer la phase aqueuse dans une autre casserole à feu très doux
  • Sortir du bain-marie le bol contenant la phase huileuse
  • Verser progressivement la phase aqueuse dans le bol en remuant constamment jusqu’à formation de la crème
  • Placer dans un pot
  • Etiqueter

Durée moyenne de conservation : 1 an pour une crème.

Le stockage au réfrigérateur est conseillé.

Signes de dégradation : changement de couleur, de texture, odeur rance, remontée de liquide.

Gel

Le gel est une préparation à usage externe qui permet d’absorber beaucoup de phase aqueuse. Il pénètre rapidement et laisse la peau non grasse. Le principal inconvénient de cette préparation est une conservation généralement très courte, quelques semaines en l’absence de conservateur (huiles essentielles par exemple).

  • Placer dans une casserole la phase aqueuse (infusion, décoction, alcoolature)
  • Ajouter la gomme adragante ou de gomme xanthane
  • Chauffer doucement jusqu’à dissolution de la gomme
  • Verser dans un pot
  • Etiqueter

Durée moyenne de conservation : 1 mois (jusque 3 mois dans de bonnes conditions)

Le stockage au réfrigérateur est conseillé.

Signes de dégradation : changement de couleur, de texture, odeur, apparition de moisissures.

Sirop

Un sirop est une préparation composée d’eau et de sucre. La forte concentration en sucre permet une bonne conservation.

Un sirop peut être préparé à partir de sucre blanc mais aussi de sucre complet ou de miel. Pour le miel le point de cuisson est cependant plus délicat à trouver et varie en fonction de chaque miel. Pour mesurer le point de cuisson, déposer une goutte de sirop sur une assiette froide, celle-ci doit figer instantanément et ne pas couler lorsque l’assiette est inclinée.

La forte teneur en sucre réduit le développement des bactéries mais un matériel stérilisé est indispensable pour une bonne conservation.

  • Faire fondre le sucre ou le miel dans l’eau ou la tisane (140 g de sucre pour 100 ml d’eau)
  • Faire cuire et laisser quelques minutes le léger frémissement
  • Verser dans un flacon en verre stérilisé
  • Ajouter les alcoolatures et les huiles essentielles et boucher immédiatement
  • Etiqueter

Durée moyenne de conservation : 1 an bien bouché, quelques semaines une fois ouvert.

Le stockage au réfrigérateur est conseillé.

Ovule

L’ovule est une préparation destinée à la voie vaginale, pour une action locale : infections de la matrice, suite de délivrance …

  • Mettre le beurre de cacao dans un bol en verre
  • Placer au bain-marie et faire chauffer jusqu’à 50° maximum jusqu’à fonte complète
  • Ajouter les alcoolatures et les huiles essentielles
  • Couler dans un moule
  • Laisser refroidir
  • Etiqueter

Durée moyenne de conservation : une semaine au frais.

Concevoir un remède

Il existe de nombreuses formules établies, efficaces, qui permettent d’avoir une action positive sur un symptôme ou une pathologie.

Mais il est souvent intéressant de pouvoir cibler plus précisément l’action du remède, en choisissant les plantes employées, leurs quantités respectives et la forme d’administration.

C’est un exercice délicat car différents paramètres entrent en jeu.

La théorie

La conception d’un remède s’articule en deux phases

  •  déterminer à qui se destine la préparation et quel est le but recherché
  •  déterminer les plantes à utiliser, la forme la plus adaptée et le dosage

La première étape comporte l’étude de l’ »état physiologique » et si besoin le diagnostic . Un diagnostic précis est parfois indispensable pour connaître l’étiologie de la maladie et donc pouvoir agir sur celle-ci.

L’utilisation d’une plante médicinale non toxique mais « à l’aveuglette » peut provoquer des incidents sérieux (plante cholagogue en présence d’un calcul biliaire par exemple).

La deuxième phase repose sur la connaissance des plantes médicinales, de leurs propriétés et modes d’actions.

La connaissance des principes actifs des plantes est importante mais l’action réelle de la plante ne correspond pas uniquement à l’action attendue de ces principes actifs. Par exemple, la reine des près contient un précurseur de l’aspirine. Pourquoi ne pas alors employer de l’aspirine ? Car l’action de la plante est complétée par d’autres principes actifs, diurétiques, anti-œdémateux, et à dose égale « d’aspirine » la reine-des-près est beaucoup plus active. Pour une toux par exemple, le thym agit efficacement sur les toux sèches d’origine infectieuse (antiseptique et antispasmodique), alors que  l’hysope sera efficace sur une toux avec encombrement (expectorant et mucolytique).

La galénique vient ensuite pour assurer une prise efficace du remède.

Principe d’action :

La prise en charge d’un symptôme ne peut être considérée comme suffisant. La santé est un équilibre et la maladie l’expression de la rupture de ce déséquilibre. Pour augmenter l’efficacité d’une thérapeutique, on tiendra compte de la santé générale du patient, de son déséquilibre actuel et on aidera l’organisme à récupérer son état d’équilibre. C’est le trio terrain-maladie- convalescence.

Composer le remède

Les différents paramètres techniques de la formulation dont il faut tenir compte sont les suivants :

Addition /synergie

L’addition correspond à l’addition simple des différentes propriétés. La synergie elle correspond à une multiplication d’efficacité et c’est ce que nous rechercherons dans la composition du remède.

Cela permet d’augmenter le bénéfice pour le patient, de diminuer la quantité de plante à employer et ainsi de limiter d’éventuels effets secondaires.

Ce phénomène peut se produire au sein d’une même plante comme dans le millepertuis ou la valériane par exemple.

Incompatibilités

Un fois les objectifs du remède définis il faut tenir compte des interactions négatives qui peuvent apparaître entre les différents constituants, actifs ou excipients. Ces incompatibilités amènent des problèmes d’administration, une baisse d’activité ou encore une toxicité.

Pour limiter les risques, le plus simple est de cibler le plus possible le but du remède. 5 à 7 plantes et autant d’excipients au maximum.

Incompatibilités physiques

Les différents composés peuvent ne pas être miscibles entre eux. Ce problème de solubilité peut être corrigé par différents excipients émulsifiants.

Les huiles essentielles sont insolubles dans l’eau. Ajouter à l'eau de boisson elles forment des « plaques » et peuvent provoquer des brûlures.

Incompatibilités chimiques

Les interactions chimiques sont plus complexes et demandent d’avantage d’attention.

D’une manière générale les réactions chimiques sont augmentées avec le temps, la lumière et la chaleur.

On les évitera donc en mélangeant les produits au dernier moment et en maintenant les mélanges au frais et à l’ombre.

 

Imprimer E-mail

biovallee     logo-rhone-alpes     logo syndicat caprin drome 26     logo antikor veterinaires     Logo pro vincent